Une histoire de phéromones !

Le 20/11/2010
  
Il y a quelques jours, je me suis brusquement interrompu sur le fait que l'amour naissant que je porte pour ma collègue ne pouvait être qu'un simple coup de foudre. Mes recherches sont concluantes; me voilà prêt à vous parler de la principale, si ce n'est l'unique cause de ce coup de foudre : les phéromones.

Les phéromones, ce sont des substances chimiques émises par notre corps, et qui agissent comme des messagers entre les individus, transmettant aux autres organismes des informations qui, entre autres, jouent leur rôle dans l'attraction sexuelle.

Ces substances chimiques sont comparables aux hormones, mais, tandis que les hormones classiques sont produites par les glandes endocrines et circulent uniquement à l'intérieur de l'organisme en participant à son métabolisme (je prendrai le temps plus tard de vous parler des hormones !), les phéromones sont généralement produites par des glandes exocrines, ou sécrétées avec l'urine, et servent de messagers chimiques entre individus. 
Ces glandes exocrines se trouvent à divers endroits du milieu extérieur de l'organisme : peau, tube digestif ou arbre respiratoire. Elles sécrètent plusieurs substances différentes, dont certaines hormones et certains sucs digestifs. Les glandes exocrines qui sécrètent les phéromones se situent spécialement au niveau de la peau.




À ce jour, peu de phéromones ont été identifiées mais on sait que leurs échanges de signaux chimiques sont détectés grâce à l'organe voméronasal (voir ci-contre). 


De ce fait, l’odeur que dégage les phéromones est perçue par les êtres humains à travers cet organe qui, comme nous venons de le mentionner, se situe à l’intérieur du nez, très proche de la cloison nasale, et est connecté grâce à des terminaisons nerveuses à l’hypothalamus.



Vous vous souvenez de l'hypothalamus ? C'est une région du cerveau ! Le centre des émotions et de l'excitation sexuelle ; il sécrète des neurohormones et intervient dans la régulation des fonctions endocriniennes (des hormones) et donc comportementales : par exemple, la dilatation des vaissaux, causant rougissements : ce qui explique pourquoi un individu touché par le coup de foudre peut devenir rouge comme l'hémoglobine !

L'organe voméronasal est donc ainsi chargé de capter et de canaliser les phéromones dégagées par le sexe opposé, et des communiquer leurs informations à l'hypotalamus, provocant ainsi la pulsion et l’attraction sexuelle, ce fameux 6ème sens ! Les phéromones sexuelles sont des phéromones de déclenchement; c'est à dire qu'elles produisent un changement immédiat et réversible sur le récepteur de cet organe, à l'inverse des phéromones modificatrices, qui elles, modifient la physiologie du récepteur.
Nous ne sommes pas les seuls à utiliser les phéromones, les animaux ne communiquent qu'avec ces substances, notamment les fourmis; Bernard Werber raconte leur histoire dans un livre de leur nom, Les Fourmis, dans lequel un scientifique tentera de communiquer avec ces animaux grâce au contrôle des phéromones. Hélas, jamais une substance similaire aux phéromones n'a jamais été créée. Toutefois, il faut savoir que les animaux ont un organe voméronasal plus développé que l'homme, et qu'il s'agit du principal mode de communication entre eux ; par exemple, c'est grâce à ces phéromones que certains papillons sont capables de détecter leur partenaires sexuels à plus de 10 kilomètres !

Alan Hirch !
Cependant des recherches ont été faites à propos des phéromones. J'ai d'ailleurs le souvenir de cette expérience dirigée par le docteur Alan Hirsch que je ne connais que de nom (lui-même à droite), en 2004.
On dispose dans une salle 5 chaises de façon circulaire. On fait s'assoir un homme pendant 15 minutes sur l'une d'entre elles. Nous faisons alors entrer la conjointe de cet homme, et lui demandons de s'assoir sur une chaise au hasard. 9 femmes sur 10 se poseront inconsciemment sur la chaise de leur conjoint.
Pour la plupart d'entre vous, bloggers,  cette expérience aura un aspect spectaculaire mais pour ma part le fait que 10% de son expérience soit réduit à l'échec me laisse perplexe. La femme qui n'a pas choisi "la bonne chaise" n'éprouverait-elle donc plus aucune attirance sexuelle pour son conjoint ou alors cette expérience n'est pas concluante, et ne représente pas une source exacte, ce qui serait embêtant pour ma thèse...



Nos ancêtres, sans en connaître l'existence scientifique, avaient leurs méthodes pour trouver des phéromones de façon plus ou moins naturelles de façon à attirer le sexe opposé. Par exemple, en Afrique subsaharienne, des femmes gardaient des pommes sous leurs aisselles dans le but de les offrir à leurs partenaires. Un autre exemple appétissant ? Dans certaines tribus au Brésil, les femmes à la campagne servaient à leur conjoint un café filtré à travers une culotte déjà portée !

Cependant, il ne faut pas confondre odeurs naturelles et phéromones !
- Les odeurs corporelles sont chimiquement complexes et variables d'un individu à l'autre. Elles portent des informations sur l'identité, l'état physiologique ou émotionnel.
- Les phéromones, elles, sont constituées d'un composé unique et commun à une espèce, et induisent des comportements automatiques et habituels. Les phéromones agissent depuis plus loin. On ne sent les phéromones qu'inconsciemment contrairement aux odeurs corporelles !


Il faut savoir qu'il est tout à fait possible de tomber amoureux sans les phéromones; c'est le cas des rencontres par webcam sur internet ! En revanche, une vraie rencontre peut tout changer, si les phéromones de l'individu aimé ne "conviennent" pas (inconsciemment) à ce que l'on attendait, l'amour prend fin !

J'en ai assez dit pour aujourd'hui, mais mon affaire n'avance pas tellement car si les phéromones agissent sûrement sur mon corps, je n'ai pas que de l'attirance sexuelle envers Mlle Julia. Je sens qu'il y a plus, c'est ce dont je souhaiterais vous parler dans les jours à venir. Je ne l'ai pas revue depuis dimanche et comme un manque s'installe. Il va falloir que je vous explique cela également, il y a du pain sur la planche comme on dit couramment.

A une prochaine !
                                                                                                           Dr R.